Les maladies HPV

Blog Santé | Prévention
03.03.2023
rendez-vous médical

HPV : 3 lettres qu’on associe aux mots « cancer » et « frottis ».

Mais savez-vous qu’il s’agit de l’infection sexuellement transmissible la plus fréquente ? Qu’elle provoque de plus en plus de cancers de la gorge ? Qu’ils en existent plus de 200 HPV différents ? 

Mieux comprendre les maladies HPV

HPV est l’abréviation de « Human PapillomaVirus ». Il en existe plus de 200. Ces virus sont responsables de très nombreuses infections sexuellement transmissibles (IST).

Ils sont très contagieux et se transmettent très facilement quasi exclusivement par contact sexuel avec ou sans pénétration. Le contact peau à peau est suffisant. Le préservatif, qui protège contre de nombreuses infections sexuellement transmissibles, ne protège que partiellement contre les HPV. 

Plus de 80% de la population a ou sera un jour en contact avec un HPV. La contamination a généralement lieu au début de la vie sexuelle. La plupart du temps, l’infection est transitoire et l’organisme se défend et élimine le virus.

Souvent, la présence du VPH n’entraîne aucun symptôme. On peut être infecté sans le savoir et transmettre le virus à ses partenaires sexuels, et il est possible de se réinfecter plusieurs fois avec ces virus. Dans environ 10% des cas, l’infection persiste et des lésions apparaissent.

On distingue 2 type d’HPV :

  • Ceux à bas risques (par exemple les HPV 6 et 11) qui sont responsables de lésions cutanées qu’on appelle condylomes ou verrues génitales, bénignes mais gênantes et inesthétiques.
  • Les autres, les HPV à hauts risques, appelés également HPV oncogènes (HPV 16, 18, 31, 33, 45, 52, 58 et surtout 16 et 18) provoquent des lésions qui évoluent sans symptômes pendant des années, 15-20 ans en général, et  qui se transforment en cancer.
    Ils provoquent essentiellement des cancers des voies génitales (col de l’utérus, anus, vulve, pénis) mais aussi de l’oropharynx (gorge, amygdales et base de la langue) et du larynx.

95 % des cancers du col de l’utérus sont liés à un HPV et quasi 100% des cancers de l’anus ainsi que 50% de la sphère ORL.

HPV : Les recommandations de dépistage au Luxembourg

Les infections à HPV (Human Papillomavirus) sont très fréquentes. Il s’agit d’un virus extrêmement contagieux par contact sexuel. Plus de 80% de la population a été en contact au moins une fois avec une HPV.

Quelles sont les recommandations de dépistage ?

Il n’y a pas, au Luxembourg, de programme de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus. Le dépistage individuel est pratiqué à l’initiative des médecins, en grande majorité des médecins spécialistes en gynécologie-obstétrique, au cours d’une consultation annuelle.

La recherche du virus nécessite un frottis pour rechercher ensuite l’ADN du virus par biologie moléculaire (PCR). Il n’existe pas actuellement de sérologie (recherche des anticorps ayant été fabriqués après infection).

La recherche de HPV est recommandée chez les femmes âgées de 25 à 69 ans au niveau de leur col de l’utérus.

Pourquoi ? Tout simplement parce que le HPV peut, à distance de l’infection, provoquer des anomalies des cellules du col de l’utérus qui peuvent par la suite évoluer en cancer. Le fait de trouver de l’HPV va conduire à rechercher ces cellules précancéreuses et surtout permet de proposer un traitement pour éliminer ces cellules anormales.

C’est le cas pour le col de l’utérus mais pas pour les autres localisations. Il n’y a pas de traitement « préventif » à proposer pour les autres sites où on peut trouver de l’HPV. De plus, il faut aussi se souvenir que 8 personnes sur 10 ont ou seront en contact avec ce virus, donc trouver de l’HPV est fréquent. Les infections se guérissent la plupart du temps seules.

Actuellement les recommandations de dépistage ne concernent que les femmes au niveau du col de l’utérus.

Qu’en est-il pour les hommes ?

Il est possible de faire des tests HPV chez l’homme en cas de lésions faisant suspecter une infection à HPV. L’urologue peut faire un frottis au niveau du pénis en cas de présence de lésions à type de condylomes ou ORL en cas de lésions au fond de la gorge.

De manière générale, un dépistage du virus HPV n’est pas à proposer en dehors du col de l’utérus car il n’y a pas de traitement à proposer. Et il n’y a pas forcément développement d’un cancer. Faire un dépistage de masse n’est pas recommandé chez l’homme. Les tests sont potentiellement indiqués en cas de symptômes ou de lésions évocatrices.

Comment faire le dépistage du cancer du col de l’utérus ?

Frottis « classique » ou auto-prélèvement ?

Le frottis « classique » est le frottis cervico-utérin, c’est-à-dire qui se réalise au niveau de col de l’utérus, et qui est réalisé uniquement par des professionnels de santé. 

Cet examen permet d’examiner les cellules à la recherche d’anomalies au microscope et permet également de rechercher l’ADN du virus, notamment les virus dits à hauts risque.

L’auto-prélèvement, comme l’indique son nom, est réalisée par la patiente. Ce frottis vaginal ne permet que la recherche des HPV. En cas de positivité, il sera alors nécessaire de réaliser un frottis cervico-utérin pour analyser au microscope les cellules.

Attention, il ne faut pas faire d’auto-prélèvement dans les cas suivants :

  • Période de règles
  • Grossesse connue
  • Infection vaginale
  • Traitement par voie vaginale
  • Antécédent de frottis cervico-utérin anormal
  • Antécédent de lésion cancéreuse ou pré-cancéreuse de l’utérus

Prévention de l’infection à HPV

Il n’existe pas encore de traitement pour l’infection à HPV. 

Dans 90 % des cas environ, notre système immunitaire l’élimine spontanément. La plupart des personnes ayant une infection à HPV n’ont aucun symptôme et ne sauront jamais qu’elles sont ou ont été infectées.

En cas d’anomalies des cellules au niveau du col de l’utérus, le/la gynécologue procédera à d’autres examens et proposera un traitement pour éliminer les lésions. 

La meilleure prévention = Vaccination

Aujourd’hui, la vaccination contre les HPV  prévient jusqu’à 90 % des infections HPV à l’origine des cancers.

Les nouvelles recommandations portent sur la vaccination à la fois des filles et des garçons, âgés de 9 à 13 ans, par 2 doses de vaccins espacées de 6 mois. A partir de l’âge de 13 ans, la vaccination est recommandée à raison de 3 doses de vaccin dans les deux sexes chez les individus ayant une immunodépression et les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes.

Cependant la vaccination n’élimine pas totalement le risque de développer un cancer du col de l’utérus. C’est pourquoi, même pour les femmes vaccinées, le dépistage du cancer du col de l’utérus à intervalles réguliers à partir de 25 ans reste important. Ces deux moyens d’agir sont complémentaires.

Les préservatifs protègent imparfaitement contre l’infection à HPV, car ils ne couvrent pas l’intégralité des parties génitales. En dehors de la vaccination, il n’existe pas d’autre mode de protection contre le HPV.

Cependant le préservatif permet de se protéger des autres IST alors ne le négligez pas!

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