La thyroïde

Blog Santé | Fonctionnement des organes
05.05.2023
rendez-vous médical

Vous avez souvent chaud ou au contraire vous êtes plutôt frileux ? Vous êtes facilement fatigué, nerveux ? Vous prenez facilement du poids ? 

Et si c’était dû à un dérèglement de la thyroïde ?

La thyroïde : Généralités

La thyroïde est une petite glande en forme de papillon située à l’avant du cou.

Elle appartient au système endocrinien, c’est-à-dire qu’elle fabrique des hormones qu’on appelle T3 et T4. La thyroïde est sous la dépendance de l’hypophyse (toute petite glande à la base du cerveau) qui fabrique la TSH qui va réguler le taux de T3 et T4.

Ces hormones sont libérées dans le sang, ainsi elles peuvent aller agir au niveau des différents organes. Ces hormones jouent un rôle primordial et indispensable.

Elles régulent le métabolisme des cellules de l’organisme, l’énergie musculaire, la température corporelle, le rythme cardiaque, agissent sur le système digestif, sur l’humeur.

Lorsque la thyroïde fabrique trop d’hormones, on parle d’hyperthyroïdie. A l’inverse, la diminution de synthèse des hormones est appelée hypothyroïdie.

Les pathologies de la thyroïde représentent un trouble endocrinien fréquent, en particulier chez les femmes. Elles débutent le plus souvent chez les adultes jeunes entre 20 et 40 ans.

Hypothyroïdie vs Hyperthyroïdie

L’hypothyroïdie

Lorsque la thyroïde fabrique moins d’hormones, on parle d’hypothyroïdie.

La carence en iode est la 1ère cause d’hypothyroïdie au monde. Dans les pays à niveau socio-économique élevé, où de l’iode est ajouté au sel de cuisine, les maladies auto-immunes et la prise de certains médicaments sont les principales causes d’hypothyroïdie.

Les maladies auto-immunes sont dues à une réaction inadaptée du système immunitaire qui attaque ses propres organes. La thyroïdite de Hashimoto est la plus fréquente. Parfois une hypothyroïdie auto-immune survient après la ménopause ou après un accouchement.

L’hypothyroïdie se traduit le plus souvent par un ralentissement métabolique général : fatigue physique et intellectuelle, difficulté de concentration, frilosité, constipation, prise de poids, ongles et cheveux cassants.

L’hyperthyroïdie

A l’inverse, lorsque la thyroïde fabrique trop d’hormones, il s’agit d’une hyperthyroïdie. 

Lorsque les signes cliniques sont marqués, on parle de thyrotoxicose.

Les symptômes les plus fréquemment décrit dans l’hyperthyroïdie sont une perte de poids souvent rapide en quelques semaines, importante avec un appétit conservé. Cette perte de poids peut s’accompagner d’une diarrhée, de nausée. On décrit souvent des sueurs, des sensations de chaud plutôt mal supportées avec une soif importante.

On observe également des palpitations, une augmentation du rythme cardiaque, une nervosité, des troubles de l’humeur, des tremblements, des règles irrégulières.

Devant ces symptômes, votre médecin recherchera une maladie de la thyroïde. Il palpera le cou à la recherche de modification de la glande (taille, nodule). Il prescrira des analyses d’imagerie pour voir la structure et des analyses sanguines pour évaluer le taux d’hormones.

Quelles analyses de biologie pour vérifier le fonctionement de la thyroïde ?

Le bilan thyroïdien

Le bilan thyroïdien permet de déceler la plupart des anomalies touchant la thyroïde ou la sécrétion de TSH par l’hypophyse.

La thyroïde fabrique la T4 (thyroxine) et la T3 (triiodothyronine), deux hormones importantes contenant de l’iode. La T4 et la T3 stimulent la croissance du squelette, du tissu nerveux et des cellules sanguines, favorisent le métabolisme des nutriments et la production de chaleur (lien S2).

Leur production est contrôlée par la TSH, une hormone de l’hypophyse, petite glande située à la base du cerveau. La sécrétion de TSH est modulée par les taux de T4 et de T3 dans le sang.

Lorsque les taux de T4 et de T3 sont trop bas pour répondre aux besoins de l’organisme (hypothyroïdie), l’hypophyse réagit en sécrétant plus de TSH afin de surstimuler la thyroïde. Dès que les taux de T4 et de T3 sont rétablis, la sécrétion de l’hypophyse revient à la normale.

À l’inverse, si les taux de T4 et de T3 sont trop élevés (hyperthyroïdie), l’hypophyse stoppe complètement la production de TSH.

Le bilan thyroïdien comprend le dosage de la TSH, de la T4 et de la T3. Il est recommandé de faire le bilan en 2 temps, d’abord la TSH puis si elle est anormale de faire ensuite la T4 puis éventuellement la T3.

TSH

Un taux de TSH sanguin élevé peut être la conséquence de plusieurs causes :

  • La glande thyroïde n’est pas assez active ou ne répond pas bien à la stimulation par la TSH
  • Un traitement inadapté en cas de traitement pour hypothyroïdie ou hyperthyroïdie

Un taux abaissé de TSH peut résulter :

  • D’une glande thyroïde trop active (hyperthyroïdie)
  • D’une dose trop forte d’hormones thyroïdiennes lors d’un traitement pour une hypothyroïdie
  • D’un traitement insuffisant d’une hyperthyroïdie

T4

La T4 est l’hormone thyroïdienne la plus abondante.

Un taux de T4 libre abaissé combiné à un taux de TSH élevé indique un fonctionnement insuffisant de la glande thyroïde (hypothyroïdie primaire). Plusieurs conditions peuvent en être responsables :

  • La destruction de la glande par des auto-anticorps
  • Le traitement trop intensif d’une hyperthyroïdie par médicaments (antithyroïdiens de synthèse)
  • Le traitement à l’iode radioactif
  • La chirurgie de la thyroïde ou des parathyroïdes

Une T4 libre élevée peut indiquer que la glande thyroïde est trop active ou que les doses des hormones substitutives sont trop élevées en cas de traitement d’une hypothyroïdie.

T3 

La T3 est la forme active des hormones thyroïdiennes et provient pour plus de 80% de la transformation de la T4.

Les taux de T3 reflètent le plus souvent ceux de la T4. Il n’est donc pas nécessaire de les doser en même temps que la TSH et que la T4.

Des analyses de biologie pour comprendre d’où vient le dysfonctionnement de la thyroïde 

Des maladies auto-immunes…

Le mauvais fonctionnement de la thyroïde résulte le plus souvent d’un processus auto-immun, quand le corps fabrique des anticorps contre ses propres cellules.

Anticorps anti-TPO = anti-thyroperoxidase = anti-microsome

Lorsque le bilan thyroïdien est perturbé, la positivité de ces anticorps anti-TPO orientent vers une origine auto-immune de la maladie. Ils sont fréquemment impliqués dans les maladies auto-immunes de la thyroïde.
Des taux modérément élevés se retrouvent dans les hypothyroïdies comme la thyroïde d’Hashimoto, ou les hyperthyroïdies (maladie de Graves-Basedow). On peut aussi les retrouver dans d’autres maladies auto-immunes. 

Anticorps anti-TG = anti thyroglobuline

Les taux d’anticorps anti-TG varient en général de la même façon que les taux d’anticorps anti-TPO. Dans la plupart des cas, seule la recherche des anticorps anti-TPO est cliniquement justifiée.

Attention : une recherche positive d’anticorps indique uniquement la présence d’auto-anticorps. Leur taux ne signifie pas une gravité de la maladie.
Seules les hormones TSH +/-T4+/- T3 indiquent l’état fonctionnel de la thyroïde.

TRAK

Pour que la TSH puisse stimuler la glande thyroïde, elle doit activer les cellules de la thyroïde via des « récepteurs de la TSH » comme une clé (TSH) avec sa serrure (récepteurs).
L’organisme peut fabriquer des caches (qui bloque l’interaction) ou un double (qui stimule inutilement les cellules à la place de la TSH). Ce sont ce qu’on appelle des anticorps anti-récepteurs de la TSH aussi nommé TRAK. On peut rechercher et quantifier ces TRAK sans pour autant savoir s’ils sont activateurs ou bloqueurs.
Un taux élevé d’anticorps anti-récepteurs de la TSH chez un individu avec signes et symptômes d’hyperthyroïdie est compatible avec une hyperthyroïdie d’origine auto-immune (maladie de Graves-Basedow).

Et les cancers de la thyroïde ?

Thyroglobuline

La thyroglobuline (Tg) est une protéine spécifique de la thyroïde. Son dosage est prescrit en cas de suivi de cancer de la thyroïde pour vérifier que tout le tissu thyroïdien a été éliminé soit par chirurgie soit par traitement par iode radioactif.
En dehors de ce cas bien précis de suivi des cancers de la thyroïde, le dosage du taux de thyroglobuline est peu utile.

Calcitonine

La calcitonine ou thyrocalcitonine est une hormone synthétisée par des cellules spécialisées de la thyroïde qu’on appelle cellules C. La calcitonine intervient dans la régulation du métabolisme du calcium et des os.

Une augmentation de son taux indique le plus souvent une augmentation du nombre de cellules C (hyperplasie) ou un type de cancer de la thyroïde (cancer médullaire).

Vous souhaitez vous informer & prendre soin de votre santé ?

Inscrivez-vous à la newsletter patients Ketterthill !
Recevez des informations santé et conseils de prévention chaque mois

Aller au contenu principal