L’intolérance au lactose

Blog Santé | Intolérances
03.06.2021
intolerance au lactose

Ce mois-ci, nous abordons un nouveau thème santé : L’intolérance au lactose !

Vous comprendrez tout sur le mécanisme de cette intolérance, responsable de troubles digestifs, et saurez comment la différencier d’une allergie au lait. Nous vous expliquerons comment la diagnostiquer et si vous souffrez de cette pathologie, nous vous donnerons des conseils pour bien choisir vos aliments.

 

 

L’intolérance au lactose : Qu’est-ce que c’est ?

Allergie ou intolérance ? Quelles différences ?

Nous avons tendance à confondre ces 2 termes car l’allergie et l’intolérance désignent toutes les deux une réaction à un aliment. Pourtant, ces 2 maladies et leurs conséquences sont bien différentes ! 

L’intolérance au lactose, désigne une réaction du corps contre un sucre qui n’est pas digéré comme il faut par l’intestin. Les signes cliniques (symptômes associés) sont certes désagréables mais l’intolérance ne représente aucun risque vital. L’allergie au lait est une réaction du système immunitaire qui se trompe et se dirige contre des protéines du lait. L’allergie aux protéines de lait peut quant à elle s’avérer très dangereuse.

Le lactose : Le sucre du lait

Le lactose est un sucre naturellement présent contenu dans le lait, et seulement dans le lait.

Il se compose de deux sucres simples : le glucose et le galactose, ce qui fait de lui un sucre complexe.

Or, notre paroi intestinale n’accepte de ne faire passer que les sucres simples. Les deux sous parties du lactose doivent donc d’abord être coupées dans l’intestin grêle pour ensuite passer dans la circulation sanguine.

 

schéma molécule lactose

Schéma du Lactose : Ce sucre simple est constitué de 2 sucres : 
Le galactose (à gauche) et le glucose (à droite). 

Le lactase : L’enzyme digestive

La lactase est ce que l’on appelle une enzyme dont le rôle est de couper en 2 le lactose. Cette production, indispensable au cours des 1ers mois de la vie – lorsque l’alimentation est uniquement lactée, diminue de façon naturelle lorsque l’alimentation de l’enfant se diversifie.

Chez certaines personnes, la quantité de lactase devient insuffisante pour permettre la fragmentation de tout le lactose présent dans la nourriture. Le lactose restant arrive alors entier dans le côlon et se décompose en gaz et en acides gras par les bactéries intestinales. Les cellules rejettent de l’eau, qui s’accumule alors dans l’intestin.

Par conséquent, cela entraîne des maux de ventre, de forts ballonnements et de la diarrhée – signes typiques d’une intolérance au lactose. 

Un déficit en lactase est-il dangereux ?

Bien que très inconfortable au quotidien, un déficit en lactase n’entraîne pas de risque vital pour l’organisme. Le lactose n’étant pas un élément vital de l’alimentation, l’incapacité à le digérer n’entraîne pas de carence. Le lait et ses produits dérivés n’en demeurent pas moins importants pour l’organisme : ils constituent d’importantes sources naturelles de calcium et de vitamines B2 et B12. Renoncer entièrement aux laitages n’est donc pas une bonne idée !

En conclusion, une intolérance au lactose ne signifie pas qu’il faut tirer un trait sur le lait et les produits laitiers.

L’intolérance au lactose : Les symptômes associés

Les symptômes de l’intolérance au lactose

L’intolérance au lactose varie selon l’origine ethnique, et touche entre 7 et 20% des Caucasiens et près de 90% des Asiatiques et Amérindiens.Elle est rare pendant l’enfance et touche plutôt les adultes.

Il  existe 2  sortes  de déficits en  lactase.  La  forme  dite « primaire »,  la  plus  fréquente, est  liée  à  une diminution de l’activité de la lactase à l’âge adulte. L’adulte n’ayant plus besoin d’une alimentation essentiellement lactée contrairement au nourrisson, le corps diminue de façon physiologique cette activité. La forme « secondaire » est quant à elle liée à une maladie préexistante ou concomitante de l’intestin comme une intolérance transitoire lors d’une gastroentérite par exemple.

Les  signes  cliniques  (symptômes associés) entraînent des troubles  digestifs  tels que des  douleurs  abdominales, des ballonnements, des flatulences ou encore des diarrhées. En général, l’intensité des signes cliniques est liée à la dose de lactose ingérée.

verre de lait

Où trouve-t-on du lactose ? 

En cas d’intolérance, le lactose n’est pas à bannir de votre alimentation ! Il suffit de trouver la dose tolérée par votre organisme.

Pour vous aider, voici quelques aliments et leur teneur en lactose :

Aliments Portions Teneur en lactose (g)
Lait 100 ml 5
Yaourt 125 ml 6
Crème glacée, entremets 100 ml 5
Fromages frais
(fromages blancs, petits suisses…)
100 ml 4
Crème friache 100 ml 3.3
Beurre, margarine 5 g Traces
Gruyère, comté, parmesan, bleu 30 g 1 à 2
Cheddar 30 g 0.5
Camenbert 30 g 0.1

Bon à savoir ! 

_Le lait est l’aliment le plus riche en lactose : Il est mal toléré car étant liquide, il arrive rapidement et en masse au niveau digestif.
_Le yaourt est mieux toléré car en arrivant plus lentement dans les intestins, le peu de lactase résiduelle a le temps de découper en 2 la molécule de lactose.
_Les fromages contiennent moins de lactose car celui-ci a été éliminé avec le petit lait.
_La tolérance est plus importante si le lactose est consommé pendant le repas.
_Attention aux carences ! Les aliments lactés contiennent aussi du calcium. Il faut donc penser à privilégier les autres sources de calcium (œufs, noix, persil, haricots verts, poireaux…) ainsi que des eaux minérales.

En cas de doute, n’hésitez pas à demander l’avis à votre médecin ou à un diététicien. 

Le diagnostic de l’intolérance au lactose

 

Intolérance au lactose : Quel diagnostic ?

Le diagnostic est avant tout clinique (ce qui signifie que les symptômes ou manifestations de la maladie sont directement « observables »). Par exemple, si lorsque vous absorbez du lactose, vous ressentez peu après une gène intestinale, des douleurs abdominales, des ballonnements et si vous avez des gaz ou diarrhées, il est possible que vous souffriez d’une intolérance au lactose. 

Le meilleur des tests à réaliser est de supprimer le lactose de votre alimentation pendant plusieurs jours et de voir si votre état s’améliore. Si c’est le cas, alors vous souffrez très probablement d’intolérance au lactose surtout si les symptômes réapparaissent dès que vous réintroduisez le lactose dans votre alimentation. Il est cependant possible de faire des tests complémentaires. Le test respiratoire et le test sanguin après absorption de lactose apporteront une preuve de la présence ou de l’absence de la maladie tandis que le test génétique donnera une susceptibilité à la maladie. 

Le test génétique 

Le test génétique peut être prélevé au laboratoire mais est réalisé au LNS (Laboratoire National de Santé). 
Ce test sanguin recherche la présence ou non de mutation au niveau du gène LCT. Le résultat (génotype) associé à une « persistance d’une activité lactase résiduelle » exclut une intolérance primaire au lactose. Le génotype associé à la « non persistance d’une activité lactase » est compatible avec une intolérance primaire au lactose.

Attention, nous avons vu la semaine dernière que la forme primaire (génétique) était la plus fréquente ! Mais il existe des formes secondaires d’intolérance au lactose en cas de maladies préexistante sous concomitantes de l’intestin. Le test génétique ne pourra pas détecter ces cas contrairement aux 2 tests suivants qui font le diagnostic d’intolérance, qu’elle soit primaire ou secondaire.

intolérance au lactose

Le test respiratoire à l’hydrogène ou « Breath test »

Ce test ne se réalise qu’en milieu hospitalier.
Il permet de mesurer la concentration d’hydrogène dans l’air expiré après avoir absorbé du lactose. En cas d’intolérance, la fermentation du lactose par les bactéries du colon va produire des gaz dont l’hydrogène. L’hydrogène va ensuite passer dans le sang et enfin être expiré par nos poumons. Par conséquent, ce test prend un peu de temps. 

Comment est-il réalisé ? 
Le test respiratoire consiste à souffler dans un embout dédié pour mesurer l’hydrogène.

Le test de charge au lactose

Le test sanguin, réalisé au laboratoire Ketterthill est un test dit « de charge ». Dans ce cas aussi, le test consiste à ingérer une solution contenant une quantité déterminée de lactose. On mesure par la suite le taux de sucre dans le sang (la glycémie) à 3 temps différents (au moment de l’ingestion, après 1 heure et après 2 heures). 

En cas d’intolérance, le lactose ne sera pas découpé en sucres simples et n’entrainera pas de réabsorption des sucres dans le sang. Par conséquent, la glycémie ne variera pas. De plus, vous pourrez ressentir des crampes, mal au ventre lors du test. En revanche, si vous ne souffrez pas d’intolérance, cet apport excessif de sucre va se traduire par une augmentation de la glycémie. Le test sanguin permet donc de façon simple de réaliser le diagnostic avec certitude de l’intolérance au lactose.

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