Les reins

Blog Santé | Fonctionnement des organes
03.03.2022
rendez-vous médical

Connaissez-vous vraiment vos reins ?

Les reins sont indispensables à notre bonne santé. Véritable usine d’épuration, de recyclage et de production, ils travaillent en silence 24h/24 et ce, 7j/7. 

Entre 7 à 10 % de la population souffrirait de maladie rénale chronique et une partie de ces malades évolue vers une insuffisance dite terminale. Les reins méritent donc qu’on leur consacre un peu d’attention et surtout qu’on les ménage !

Le rein, une véritable usine d’épuration, de recyclage et de production

Connaissez vous vos reins ? Ils n’occupent pas vraiment le devant de la scène médiatique et pourtant ces petits organes d’une dizaine de centimètre sont indispensables à notre bonne santé. Véritable usine d’épuration, de recyclage et de production, ils travaillent en silence 24h/24 et ce, 7j/7. Entre 7 à 10 % de la population souffrirait de maladie rénale chronique et une partie de ces malades évolue vers une insuffisance dite terminale. Les reins méritent donc qu’on leur consacre un peu d’attention et surtout qu’on les ménage !

A quoi servent les reins ?

 

Grâce à un réseau impressionnant de vaisseaux sanguins, les reins vont laver 300 fois la totalité de notre sang chaque jour, ce qui représente 1800 litres ! Les déchets sont éliminés dans les urines et les molécules utiles sont récupérées par le sang. Les reins régulent la quantité d’eau présente dans le corps en s’adaptant à nos besoins (chaleur, sport…) et vérifient que la concentration des sels minéraux (sodium, potassium et phosphore par exemple) soit en quantité suffisante pour que tout notre corps fonctionne correctement.

De plus, les reins sécrètent diverses hormones comme la rénine, qui participe au contrôle de la pression artérielle, l’érythropoïétine, la fameuse EPO qui stimule la production de globules rouges, et le calcitriol, forme active de la vitamine D, qui régule le métabolisme du calcium dans le corps. Une vraie usine !

Mais voilà, quand le filtre ne fonctionne plus ou en tout cas moins bien, les déchets du métabolisme (acide urique, urée, créatinine) s’accumulent dans le sang. La synthèse des hormones est perturbée et c’est le début de l’insuffisance rénale. Au début, on ne ressent pas de douleurs (sauf s’il s’agit d’un calcul), on se sent moins bien, fatigué, parfois nauséeux, sans appétit. On peut également retrouver des œdèmes qui sont une accumulation d’eau dans les tissus.

Les causes de dysfonctionnement du rein

On parle d’insuffisance rénale aiguë lorsque, de façon soudaine et importante, les reins ne peuvent plus éliminer les déchets. Le plus souvent, ceci est du à une infection sévère, une déshydratation importante, la présence d’un obstacle qui gêne l’élimination de l’urine (prostate, tumeur, calcul, etc.), ou à une exposition à des substances toxiques pour les reins (plantes, médicaments ou produits de diagnostic radiologique par exemple). Traitée à temps, l’insuffisance rénale aiguë est généralement réversible.

L’insuffisance rénale chronique est toujours la conséquence d’une maladie qui détériore progressivement le fonctionnement des reins. Au Luxembourg, les deux causes principales de l’insuffisance rénale chronique sont le diabète de type 1 ou type 2 et l’hypertension artérielle. Ces deux maladies endommagent les petits vaisseaux sanguins qui amènent le sang vers les cellules du rein, chargées de l’élimination de l’eau et des déchets du métabolisme. Privées d’oxygène, ces cellules meurent et leur nombre diminue progressivement, ce qui réduit la capacité de filtration globale des reins.

L’obésité et le tabagisme augmentent également le risque de souffrir d’insuffisance rénale chronique tout comme d’autres maladies (maladies auto-immunes, la maladie polykystique des reins ou des infections urinaires hautes (pyélonéphrites) à répétition, par exemple).

Enfin, dans certains cas, l’insuffisance rénale chronique peut être liée à la prise au long court de médicaments toxiques pour les reins, par exemple certaines chimiothérapies anticancéreuses, certains antibiotiques, certains médicaments contre l’hypertension artérielle, ainsi que le lithium.

Comment savoir si vos reins vont bien ?

 

C’est souvent ça le problème : un rein malade ne provoque quasiment aucun symptôme ! Les reins malades ne font pas mal. Les signes cliniques apparaissent quand les reins sont déjà bien atteints et ne sont absolument pas spécifiques, d’où l’intérêt d’un dépistage régulier, surtout chez les personnes à risque.

Qui sont les personnes à risque d’avoir une insuffisance rénale ?

Certaines maladies sont à risque d’évoluer en insuffisance rénale chronique :

  • Diabète
  • HTA
  • Problèmes cardiovasculaires ou insuffisance cardiaque
  • Age > 60 ans
  • Obésité
  • Tabagisme
  • Calculs rénaux, dialyse ou greffe de rein
  • Maladies urologiques (malformation, pyélonéphrites à répétition…)
  • Maladies auto-immunes
  • Exposition à des médicaments toxiques pour le rein (AINS , chimiothérapies…)

Il est indispensable de bien suivre les recommandations du médecin qui vous suit.

Quand penser à une insuffisance rénale ?

  • Fatigue anormale à l’effort ;
  • Envies d’uriner fréquentes ;
  • Urines foncées, troubles, mousseuses ou peu abondantes ;
  • Nausées, vomissements, perte d’appétit et de poids ;
  • Crampes musculaires, impatiences dans les jambes ;
  • Gonflements des pieds, des chevilles et des jambes ;
  • Démangeaisons persistantes ;
  • Mauvais goût dans la bouche et mauvaise haleine ;
  • Troubles du sommeil et somnolence pendant la journée.

Tous ces signes ne sont pas spécifiques. Il est nécessaire de prendre l’avis de votre médecin.

Comment savoir si l’on souffre d’insuffisance rénale ?

Le diagnostic de l’insuffisance rénale nécessite des analyses simples de biologie.

Dans le sang, on va doser ce qu’on appelle la créatinine. C’est un déchet provenant de la dégradation de la créatine musculaire qui est éliminée dans les urines. Plus la créatinine est élevée, moins les reins fonctionnent correctement.

On estime également le débit de filtration glomérulaire (DFG) selon les formules MDRD, et CPK-EPI.

La clairance de la créatinine (formule de Cockroft et Gault) est estimée à partir de la totalité du volume urinaire des 24h et nécessite de connaître le poids.

Dans les urines on va rechercher la présence de protéines. Quand un rein marche moins bien, il va laisser passer ces protéines qu’on va retrouver dans les urines.

Le dépistage d’une atteinte rénale est réalisé à partir du test de bandelettes urinaires sur un échantillon d’urines qui permet de rechercher la présence de protéines, de globules rouges et globules blancs. Mais seule une analyse en laboratoire permettra de doser la quantité de protéines, en particulier une grosse protéine qu’on appelle albumine.

Si vous êtes à risque, votre médecin vous prescrit régulièrement ces analyses pour dépister une insuffisance rénale. Ne les négligez pas !

Comment protéger ses reins ?

Préserver vos reins, c’est simple ! Il faut avoir une bonne tension artérielle et un taux de sucre dans le sang (glycémie) normal. Autre conseil tout simple, buvez entre 1 litre et 1,5 litre d’eau par jour, c’est largement suffisant. Arrêter de fumer, pratiquer une activité physique régulière et essayer d’avoir une alimentation équilibrée, permet également de prendre soin de ses reins et de sa santé en général.

 

Comment traiter l’insuffisance rénale si la maladie est prise à temps ?

Le traitement de l’insuffisance rénale chronique varie selon sa sévérité. Lorsque les reins sont encore capables d’assurer l’élimination des déchets du métabolisme, son traitement repose sur la prise en charge de la maladie qui en est la cause (diabète, hypertension artérielle, obésité …), sur des mesures diététiques et d’hygiène de vie, ainsi que sur la prescription de certains médicaments. 

table sur laquelle des aliments sains sont posés pour le dejeuner

Quels conseils suivre ?

  • Manger peu salé, pour ne pas développer d’hypertension artérielle, ce qui implique une consommation limitée d’aliments transformés, habituellement riches en sel.
  • Limiter les sucres rapides pour diminuer le risque d’avoir du diabète
  • Modérer les protéines animales qui sont métabolisées en urée et en acide urique, ce qui soulagera le travail des reins.
  • Mieux vaut suivre un régime alimentaire équilibré, riche en fruits et légumes frais. Mais attention selon le degré d’insuffisance rénale, votre médecin vous conseillera peut-être d’éviter les fruits contenant beaucoup de potassium comme la banane, les abricots ou les prunes.
  • Boire régulièrement pour éviter la déshydratation et la formation de calculs urinaires.
  • Avoir une activité physique régulière pour ne pas être en surpoids.
  • Bien sûr, il ne faut pas fumer car les substances présentes dans la fumée de cigarette sont très nocives pour les vaisseaux sanguins, et donc pour le rein.
  • Enfin, il faut être vigilant sur les médicaments que l’on prend, car certains sont mauvais pour les reins, notamment les anti-inflammatoires non stéroïdiens à haute dose ou pris de façon prolongée, comme l’ibuprofène ou le diclofénac.

Lorsque la capacité des reins est réduite de 85 %, le recours à la dialyse ou à la greffe de rein s’impose pour éviter l’accumulation de déchets toxiques et les déséquilibres en éléments minéraux.

Il est très important de bien suivre les recommandations de prise en charge et de suivi que vous indique votre médecin.

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