La maladie de Lyme

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05.05.2021
Tique sur une fleur

La maladie de Lyme ou « borréliose » est due à une bactérie, appelée « Borrelia ». Cette bactérie peut être transmise par une piqûre de tique si elle-même est infectée. 

Bonne nouvelle ! Toutes les tiques ne sont pas porteuses de la maladie.

Maladie de Lyme : Qu’est-ce que c’est ?

Les journées s’allongent de plus en plus et même si les températures ne sont pas tous les jours au rendez-vous, il est difficile de résister à l’appel de la nature et notamment de la forêt. Mais on a tous en tête le risque de maladie de Lyme ! 

Ce mois-ci, nous avons décidé de vous informer sur cette maladie très médiatique. Vous découvrirez ce qu’est la maladie de Lyme, les conduites à tenir en cas de suspicion ainsi que les moyens d’éviter cette maladie.  

La maladie de Lyme ou « borréliose » est due à une bactérie, appelée « Borrelia ». Cette bactérie peut être transmise par une piqûre de tique si elle-même est infectée. Mais bonne nouvelle, toutes les tiques ne sont pas porteuses de la maladie ! 

Une piqûre par une tique ne signifie donc pas qu’on va être malade. Selon les zones géographiques, seulement 5 à 30% des tiques sont porteuses de la bactérie. De plus, une tique malade ne transmet la bactérie que dans 1 cas sur 10. Ainsi, même si une tique est malade, et qu’elle nous pique, elle ne transmet pas systématiquement la maladie. Le risque de transmission de la maladie à l’homme dépend également de plusieurs paramètres comme par exemple le temps d’attachement à la peau de la tique, d’où l’intérêt de sa suppression rapide après la piqûre. On parle beaucoup des signes cliniques de la borréliose. 

La maladie de Lyme évolue en phases successives : 

– La phase primaire qui apparaît immédiatement après la transmission de la bactérie.
– En l’absence de traitement, viennent ensuite les phases secondaire et tertiaire. 

La phase primaire apparaît 3 à 30 jours après la piqûre de tique. On peut parfois observer une tâche rouge au niveau du point de piqure, tâche arrondie qui grandit progressivement. C’est ce qu’on nomme « l’érythème migrant » (EM). Cette lésion est typique de la maladie de Lyme. Dès son apparition, il n’est pas utile de faire d’autres tests. Il est important de rechercher cet érythème aussi là où on le voit moins bien (Exemples : Dans le cuir chevelu, le dos, derrière les oreilles…).  

Lorsque la piqure est passée inaperçue, que l’érythème migrant n’a pas été vu et en l’absence de traitement, la bactérie peut se propager par voie sanguine et atteindre différents organes. C’est la phase secondaire. On retrouvera à ce stade des signes cliniques non spécifiques comme des douleurs aux articulations. 

Enfin, la maladie peut évoluer en phase tertiaire avec des atteintes là aussi non spécifiques de la peau, des articulations ou encore une atteinte neurologique. Ces stades sont difficiles à diagnostiquer car les signes cliniques observés sont présents dans différentes maladies. 

Nos conseils de prévention

Tout le monde le sait, la Maladie de Lyme est une maladie difficile à diagnostiquer.

Alors autant éviter de l’attraper ! Nous avons vu la semaine dernière que toutes les tiques ne sont pas infectées et que, même si elles le sont, elles ne transmettent pas systématiquement la maladie. Cependant, autant éviter de prendre des risques lorsque cela est possible.

 

Évaluer les situations à risque

  1. Les zones à risque : La maladie est fréquente dans les régions boisées et humides et dans certaines régions. La Grande Région n’est pas épargnée.
  2. Les activités à risques : Les activités pratiquées en forêt, en lisière de forêt ou dans les champs surtout dans les buissons, les broussailles
  3. Les personnes exposées sont aussi bien des professionnels comme les bucherons, gardes forestiers, etc. que les personnes aimant passer du temps sous les arbres (Ex : Promeneurs, randonneurs, campeurs…)
  4. Le moment dans l’année : Le risque d’infection est maximal au printemps et au début de l’automne du fait de l’activité saisonnière des tiques.
Homme dans la forêt qui se protège contre les insectes

Se protéger avant d’aller en forêt

On peut éviter les piqures de tiques avec des moyens simples :

Il existe un total look anti-Lyme qui consiste à porter des vêtements longs couvrant les bras et les jambes, de couleur claire de préférence, de façon à éviter les morsures et à repérer plus facilement la présence de tiques. Les vêtements doivent serrer les poignets et les chevilles. Les chaussures doivent être fermées et pour compléter le look, glissez les bas de pantalon dans les chaussettes afin que les tiques ne s’insèrent pas par les ouvertures.

Il est conseillé également de porter un chapeau couvrant la tête et le cou (en particulier pour protéger les enfants).

On peut éventuellement appliquer des répulsifs cutanés contre les insectes sur les parties découvertes, sur la peau ou les vêtements en respectant bien les contre-indications (ne pas utiliser notamment chez la femme enceinte et le petit enfant), ou imprégner ses vêtements d’un un répulsif vestimentaire. Attention également aux contre-indications.

Il est aussi important de partir équipé d’un tire-tique pour intervenir le plus rapidement en cas de piqûre. Ce petit outil n’est pas lourd et il peut rendre service !

 

Pendant la balade 

  • Restez sur les chemins et sentiers débroussaillés.
  • Évitez les broussailles, hautes herbes et fougères.
  • Ne vous asseyez pas à même le sol et utilisez un tissu de couleur claire pour les pique-niques.

 

Après la balade

La piqure de tique est indolore, il faut donc systématiquement s’inspecter minutieusement. Les tiques peuvent être de petite taille (parfois 1 à 3 mm).

Regardez bien tout le corps et faites particulièrement attention aux zones plus difficiles à voir et aux zones où la peau est fine car les piqûres de tiques y sont plus fréquentes. Ainsi, ne pas oublier de regarder :

  • Les aisselles
  • Les plis du genou
  • Le nombril
  • Les conduits auditifs et derrière les oreilles
  • Le dos

Pensez également à refaire l’examen le lendemain, car c’est à ce moment-là que les tiques seront gorgées de sang et seront donc plus visibles. 

Et si vous vous êtes fait piquer ? 

Pas de panique, mais il faut retirer la tique le plus rapidement possible ! 
Moins de temps la tique est accrochée et moins elle a de risque de transmettre la maladie. Voici la conduite à tenir en cas de piqûre :

– N’utilisez pas d’éther ou autre produit car cela pourrait faire régurgiter les tiques et les bactéries seraient plus facilement libérées.
– Si possible, utilisez un tire-tique ou une pince fine, à défaut les ongles.
– Agrippez délicatement la tique au plus près de la peau et tirez doucement mais fermement.
– Pour ne pas casser l’appareil buccal de la tique (appelé le rostre), faites un mouvement circulaire (Retrouvez ici une vidéo explicative sur « Comment retirer une tique ») 

Ce mouvement de traction-rotation, réalisé perpendiculairement à la peau, permet de retirer la (ou les) tique(s) sans leur arracher la tête.

Une fois la tique retirée :
Désinfectez soigneusement la peau avec par exemple de l’alcool modifié ou un antiseptique à base de chlorhexidine, d’hexamidine ou de povidone iodée (attention toujours aux contre-indications). Surveiller ensuite cette zone pendant 30 jours ➔ Une petite plaque rouge, souvent responsable de démangeaisons, peut apparaître immédiatement ou dans les 24 premières heures après la morsure. Il s’agit d’une réaction normale à la salive de la tique et cela ne veut pas dire qu’il y a eu contamination par la bactérie.

En revanche, si vous voyez apparaître une plaque rouge inflammatoire qui s’étend, entre 3 à 30 jours après la piqûre, qui ne fait pas mal, qui ne gratte pas, vous devez consulter un médecin car il s’agit vraisemblablement d’un Érythème Migrant (EM), symptôme de la Maladie de Lyme.

 

Quand consulter votre médecin ? 

Voici les cas dans lequel nous vous conseillons de prendre contact avec votre médecin : 

– Vous êtes enceinte et vous avez été piquée par une tique
– Votre enfant de moins de 8 ans a été mordu par une ou plusieurs tiques
– Vous êtes immunodéprimé (traitement immunosuppresseur, VIH…)
– La tique est restée implantée plus de 36 heures
– Vous ne savez pas depuis quand la tique était présente mais au moment de l’extraction, elle était gorgée de sang
– Une plaque rouge et qui ne gratte pas (non prurigineuse) se développe autour d’une piqûre ancienne de tique (de plus de 3 jours mais parfois datant de plusieurs semaines) et s’étend : c’est un Érythème Migrant (EM)
– Des symptômes qui vous semblent anormaux apparaissent dans les semaines suivant la morsure : douleurs, fièvre et fatigue inexpliquées, apparition d’un EM ailleurs que sur le site de piqûre, douleurs articulaires, troubles neurologiques…

Après examen et selon les symptômes que vous présentez, votre médecin traitant jugera de la nécessité ou non de prescrire un traitement par antibiotique contre la bactérie Borrelia de la maladie de Lyme.

Référence utile :Santé Public : Attention aux tiques !

Le diagnostic de la maladie de Lyme

 

Malgré toutes les précautions prises lors de vos balades et promenades en forêt, vous avez retrouvé une tique accrochée à votre peau ! Et là vous vous posez LA question : Ai-je contracté le maladie de Lyme ? 

Cette semaine, nous faisons le point sur les moyens à la disposition des médecins pour aider au diagnostic. 
Pour cela, votre médecin s’appuiera sur 3 points essentiels : 

– L’environnement dans lequel vous évoluez ou avez évolué (régions à risque, saison, profession…)
– L’étude des symptômes : le plus important
– Les tests de laboratoire à demander en fonction des points précédents

 

Les symptômes auxquels rester attentif

Si vous développez ces signes cliniques (cf. illustration), n’hésitez pas à demander l’avis de votre médecin. 

Tableau des symptomes de la maladie de lyme

Les tests en laboratoire

Il existe plusieurs types de tests. Nous ne parlerons ici que des tests réalisés au Laboratoire Ketterthill, c’est-à-dire les tests de dépistage ELISA et les tests de confirmation par western-blot qui détectent les anticorps fabriqués contre les bactéries Borrelia responsables de la maladie de Lyme. Les tests de dépistage détectent les anticorps fabriqués après un contact avec la bactérie Borrelia. Mais ces tests donnent parfois de faux positifs. C’est pourquoi lorsque le test de dépistage est positif ou équivoque, on poursuit les investigations avec un test de confirmation. Il va éliminer les cas de tests positifs liés à d’autres causes et ne garder que les cas de vrais Borrelia. Ainsi après avoir réalisé les 2 tests, nous sommes capables d’indiquer si nous détectons ou pas des anticorps spécifiques de la borréliose.

Mais attention, l’interprétation dépend du moment où ils sont réalisés par rapport aux symptômes cliniques et c’est là que réside la difficulté d’interpréter correctement un test de Borrelia.

 

Quand réaliser ces tests ?

Les tests de laboratoires peuvent apporter une aide précieuse au diagnostic à la condition qu’ils soient réalisés au bon moment et en fonction de votre histoire personnelle liée à la maladie.

Il existe une multitude de situations dans lesquelles les tests se révèlent inutiles : 
– Si la piqure est récente :  Inutile de faire le tests trop rapidement ! Il faut en moyenne 3 semaines au système immunitaire pour fabriquer des anticorps spécifiques à un agent pathogène. Ainsi, un test fait trop tôt après la piqure sera forcément négatif ou douteux (moment où le corps commence à fabriquer des anticorps mais en très faible quantité). Dans ce cas, il faut effectuer une surveillance clinique pendant 30 jours.

– Si votre médecin vous a prescrit des antibiotiques car :

  1. Les antibiotiques vont tuer la bactérie. Le système immunitaire n’aura pas le temps de reconnaître la bactérie et ne fabriquera pas d’anticorps. Un résultat négatif ne voudra pas dire que vous n’avez pas été en contact avec une Borrelia mais juste que le traitement a été efficace.
  2. Le système immunitaire a peut-être déjà fabriqué des anticorps et dans ce cas, ils resteront longtemps en circulation. Une sérologie positive après un traitement antibiotique signifiera juste qu’il y a eu un contact avec une Borrelia mais pas qu’il y a une infection active. Il est inutile suivre une sérologie après un traitement antibiotique, les anticorps restent positifs pendant des années.

– Si vous avez déjà eu une infection auparavant : Les anticorps peuvent être retrouvés dans le sang des années après une infection. Un résultat positif ne signifie pas une infection récente. On ne peut pas faire la différence entre une infection récente et une infection ancienne, une infection active ou une infection guérie.

-Si vous n’avez pas de signes cliniques : C’est également inutile. Par exemple, vous avez pu développer une infection dans le passé avec synthèse d’anticorps, correctement traitée et les anticorps peuvent rester plus de 10 ans.

Quand sont-ils utiles ?

La réalisation des tests en laboratoire s’avère utile dans le cas de figure suivant : 

– En cas d’apparition de signes cliniques comme décrit au début de cet article (cf. illustration). Les anticorps sont présent dans 70 à 90% des cas au moment de l’apparition des symptômes. Devant un résultat négatif avec des signes cliniques évocateurs, il peut être utile de refaire une sérologie 4 à 6 semaines plus tard. 

Attention : 

  • Un test positif n’est pas synonyme de maladie, juste d’un contact avec la bactérie Borrelia.
  • Le test ne distingue pas une infection bactérienne active d’une infection passée
  • Les anticorps peuvent rester positifs pendant 10 ans.
balade en forêt

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