Le métier de biologiste

Interview de Caroline SCHEIBER

Pharmacien Biologiste

Caroline

Bonjour Caroline, pourriez-vous vous présenter et nous expliquer votre parcours ?

Docteur Caroline SCHEIBER, Pharmacien Biologiste au sein du Laboratoire Ketterthill.
Je suis responsable des services de microbiologie et des Relations Extérieures (relations avec les médecins et les institutions).
Je suis diplômée d’un bac scientifique puis j’ai entrepris des études en pharmacie, donc un bac+6 et ensuite une spécialisation sur concours pendant 4 ans.
Je suis arrivée chez Ketterthill en septembre 2012. Avant j’exerçais déjà ma profession de pharmacien biologiste dans un autre laboratoire au Luxembourg pendant près de 15 ans.

Pourquoi avoir choisi d’exercer le métier de biologiste ?

C’est un choix qui date depuis très longtemps. J’ai toujours voulu faire des études de pharmacie mais option biologie et pas du tout officine. La biologie m’a toujours attiré.
Role du biologiste

Quel est le rôle principal d’un biologiste ?

Nous avons plusieurs rôles : le plus visible, qui correspond à la validation des résultats, c’est la signature au bas des comptes-rendus. Cela veut dire que l’on s’assure de rendre le bon résultat, à la bonne personne, dans le meilleur délai. Nous alertons le médecin si une ou plusieurs analyses sont perturbées.

Le deuxième rôle d’un biologiste chez Ketterthill, c’est celui de manager d’équipe et responsable de service. Mettre en place des nouvelles techniques qui correspondent à nos critères de qualité et aux attentes des médecins, s’assurer du bon fonctionnement quotidien, faire évoluer les techniciens par des formations, les accompagner dans leur travail.

Quel est votre rôle vis-à-vis des patients ? Et comment définiriez-vous cet échange ?

Lorsqu’ils reçoivent leurs résultats, les patients nous appellent souvent pour les comprendre. Nous leur donnons donc des explications simples, mais sans se substituer au médecin, parce que nous n’avons pas le côté clinique, indispensable à la bonne interprétation du bilan.

En général, les patients sont très contents de nous avoir au téléphone, car nous les rassurons. J’apprécie cette partie de mon travail car c’est gratifiant. Parfois, nous sommes là également pour les alerter et les conseiller d’aller voir leur médecin.

Quand je n’arrive pas à joindre le médecin et qu’il y a un résultat très pathologique, j’appelle le patient pour savoir comment il va et si le médecin l’a déjà contacté. Dans le cas contraire, je l’oriente vers un autre médecin de son choix ou vers l’hôpital si nécessaire.

Echange patients

Chez Ketterthill, vous êtes 7 biologistes, comment cela se passe-t-il au quotidien ?

Chaque jour un des biologistes est responsable de la validation, il est disponible pour répondre aux questions des médecins et patients. Il valide les analyses, communique en priorité les résultats urgents ou très perturbés par téléphone. Il s’assure de la bonne gestion des résultats toute la journée.

Pour seconder le biologiste de validation, un « biologiste doublon » est de permanence téléphonique de 7h à 9h (en particulier pour répondre aux questions des infirmières, sur la lecture des ordonnances, sur une analyse qu’elles ne connaissent pas), et de 14h à 17h, pour aider à la validation. Les autres biologistes peuvent ainsi s’occuper pleinement de leurs départements respectifs.

Nous avons entre 1 600 et 1 800 dossiers par jour. Cela fait en moyenne 25 000 analyses journalières. Nous avons une aide automatisée à la validation qui arrive à valider les résultats en fonction du sexe du patient, des antériorités, de la cohérence du bilan, ce qui nous permet de nous concentrer sur les valeurs pathologiques ou discordantes.
Ceci dit, nous visualisons la majorité des dossiers car il reste toujours quelques analyses à valider manuellement. Cette automatisation nous permet de nous concentrer sur les analyses perturbées. Chez Ketterthill, chaque biologiste a au moins un domaine d’expertise spécifique :

  • Le docteur Laurence Auloge et moi-même sommes en charge du département Microbiologie
  • Les docteurs Laurence Auloge et Pierre Blonski sont en charge du département Spermiologie
  • Les docteurs Pierre Blonski, Laurence Auloge et Sylvie Coito sont en charge du département Hématologie
  • Les docteurs Sylvie Coito et Yasmine Lathrache sont en charge du département Auto-immunité
  • Les docteurs Valérie Gigot, Isabelle Bertrand et Pierre Blonski sont en charge des départements en Chimie, Hormonologie et Sérologie, c’est là où nous faisons le plus d’analyses.

Et puis il y a aussi « les envois » : les analyses qui sont sous-traitées au Luxembourg et à l’étranger, c’est le docteur Isabelle Bertrand qui s’en occupe.

Les biologistes travaillent en équipe, nos bureaux étant proches les uns des autres, la communication, essentielle entre nous, est facilitée.

Diriez-vous que le métier de biologiste évolue ?

Effectivement, notre métier évolue avec plus d’automatisation et de nouvelles techniques de diagnostic plus performantes.
Par exemple, la microbiologie était très manuelle il y a quelques années encore. Actuellement, nous travaillons avec un spectromètre de masse, un ensemmenceur automatique, des étuves intelligentes.
De plus l’automatisation va vers une sécurisation grâce à une lecture code-barres, elle permet également de libérer nos collaborateurs de tâches ingrates sans valeur ajoutée (déboucher des tubes, tremper une bandelette dans une urine…). Notre personnel peut se concentrer sur son expertise technique ce qui est beaucoup plus valorisant.

Qu’est-ce qui vous plait le plus dans votre métier ?

Ce qui me plait le plus, c’est de travailler en équipe, on se confronte, chacun apporte sa pierre à l’édifice, chacun a une vision. Mon métier est très complet, très varié, ce qui me permet d’avoir une vision globale de l’entreprise.

Le rôle de manager constitue également une évolution du métier. C’est très motivant et gratifiant d’entourer une équipe, de la faire monter en puissance. C’est un volet de mon métier qui me plait beaucoup. On est dans l’humain, plus seulement dans le domaine de « expertise technique ».

Ce qui vous plait dans le métier

Le laboratoire Ketterthill est accrédité par OLAS selon la norme ISO 15189, comment cela se traduit au quotidien ?

Dans le cadre de l’accréditation du laboratoire par OLAS, sous le numéro d’accréditation 1/017 selon l’ISO 15189, depuis 2009, non seulement les techniques doivent être validées, contrôlées avec des contrôles internes et externes, mais notre personnel doit aussi être habilité à pouvoir occuper sa fonction. Le diplôme seul ne suffit pas.

Lorsqu’un un nouveau employé arrive, il suit une formation, dans son domaine avec des responsables d’habilitation, puis il travaille en doublon avec un collègue, jusqu’à ce qu’il soit autonome puis il est habilité pour chaque tâche. Dans certains services comme en microbiologie, il faut jusqu’à un an de formation pour être habilité sur tous les postes.

Si nous mettons en place une nouvelle technique, alors, tous les collaborateurs, doivent passer une habilitation initiale pour être formé. Et une fois par an, nous procédons au « maintien des compétences ». Ce sont les biologistes qui se chargent de cette tâche.

Tout au long de l’année, nous avons aussi des contrôles de qualité qui nous viennent d’ organismes externes pour pouvoir évaluer notre travail. C’est aussi cela la qualité : nous devons tous travailler de la même façon avec les mêmes référentiels, avec beaucoup de rigueur et de discipline, à chaque étape.

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