Les infections sexuellement transmissibles

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02.10.2024

Vous avez eu un rapport non protégé et craignez d’être infecté ? Il est indispensable de vous informer et de consulter un professionnel de santé.

Que sont les infections sexuellement transmissibles (IST) ? Quels en sont les risques ? Comment les diagnostique-t-on ?

Ce mois d’octobre est dédié à vous en apprendre davantage sur les IST : les germes responsables, le diagnostic ainsi que l’importance primordiale de la prévention.

Une IST, qu’est-ce que c’est ?

Tous concernés

Tout le monde est concerné par les infections sexuellement transmissibles (IST), anciennement appelées maladies sexuellement transmissibles (MST).

En effet, l’OMS estime que chaque jour, plus d’un million de personnes dans le monde contracte une IST.

Comment se fait la contagion ?

Les IST surviennent surtout à la suite de relations sexuelles non protégées : pénétrations vaginales et anales, rapports oro-génitaux (fellation et cunnilingus), contact sexe contre sexe, contact entre liquide corporel (sang, sperme, sécrétions vaginales) les muqueuses (génitales, anales, buccales) …

Dans des contextes plus rares, elles peuvent se transmettre par voie sanguine (notamment le partage de seringues dans un contexte de toxicomanie) et de la mère à l’enfant au cours de la grossesse et à l’accouchement.

Les virus et bactéries responsables des IST

Il existe de nombreux pathogènes (bactéries, virus, parasites) responsables d’IST mais 8 d’entre eux sont particulièrement incriminés :

Treponema pallidum, bactérie responsable de syphilis
Neisseria gonorrhoeae, bactérie responsable de la gonorrhée (communément appelée « chaude-pisse »)
Chlamydia trachomatis, bactérie responsable de chlamydiose
Trichomonas vaginalis, parasite responsable de la trichomonase
Les virus : virus de l’hépatite B, virus de l’immunodéficience humaine (VIH), virus de l’herpès (herpès simplex virus, HSV) et le papillomavirus humain (HPV).

Les symptômes varient considérablement d’une IST à l’autre. Voici quelques exemples :

Quelle maladie ?	Quels sont les symptômes ?
Chlamydia	Pas de symptômes dans la majorité des cas, mais peuvent être présents des écoulements urétraux et des pertes vaginales.
Syphilis	Pas de symptômes dans la majorité des cas. Au début, présence d’une petite lésion (chancre) sur l’endroit contaminé (région génitale, anale ou buccale).
Neisseria	80% des patients ne présentent pas de symptômes (notamment les femmes) Chez l’homme : écoulement jaunâtre purulent, brûlures urinaires, douleurs ou gonflement.
VIH	Signes de baisse du système immunitaire qui apparaissent quelques mois voire quelques années après : fièvre, fatigue, ganglion, infections respiratoires, troubles digestifs.
Papillomavirus	Verrues ou lesions cancéreuses sur la peau et/ou les muqueuses : HPV est responsable essentiellement de cancer du col de l’utérus chez la femme et cancer ORL ou ano-génital chez l’homme.
Trichomonase	Pas de symptômes dans la majorité des cas chez l’homme (parfois urétrite). Chez la femme, écoulement vaginal abondant verdâtre, malodorant, mousseux accompagné de douleurs périnéales et urinaires.
Herpès génital	Les symptômes sont souvent absents ou passent inaperçu : petites vésicules qui vont former des ulcérations douloureuses (qui peuvent réapparaitre au fil du temps).

Comment réaliser le diagnostic d’une IST ?

Une consultation chez le médecin est nécessaire : elle permettra d’orienter les examens en fonction des symptômes, des antécédents et des facteurs de risque.

Plusieurs méthodes existent

Dans votre laboratoire, deux méthodes de détection sont possibles selon l’IST suspectée :

Méthode de recherche directe

La PCR sur un prélèvement génital ou sur un premier jet d’urine.
La PCR recherche directement la présence du germe dans la matériel biologique. Cela concerne Chlamydia, Neisseria, HPV, Trichomonas, …

Méthode de recherche indirecte

La sérologie dans le sang, elle permet de mettre en évidence la présence d’anticorps dirigés contre le germe responsable. Cela concerne le VIH, les virus des hépatites, la syphilis,…

Que se passe-t-il en cas de résultats positifs ?

En cas de résultats positifs, le laboratoire informe rapidement votre médecin prescripteur. Cela permet d’assurer une prise en charge rapide car la plupart des IST peuvent être guéries sans laisser de séquelles si dépistées et traitées à temps.

D’autres IST comme les VIH et les hépatites ne peuvent pas être totalement guéries : on parle alors d’infection chronique.

Peut-on prévenir la survenue d’une IST ?

Pourquoi me faire dépister ?

Les symptômes des IST peuvent être frustres. Cependant, il est essentiel de les diagnostiquer et de les prendre en charge rapidement.

Le risque est :

Individuel : infertilité, cancers, atteintes articulaires, neurologiques, cardiologiques…
Collectif : les IST se propagent et ont donc d’importantes répercussions sur la santé dans le monde.

Quelles actions simples me permettront d’éviter une IST ?

J’utilise un préservatif (féminin ou masculin) :

Si utilisé correctement, il constitue la protection la plus efficace contre les IST
Il agit comme une barrière entre la muqueuse et le germe
Il doit être mis à chaque rapport, avec chaque partenaire

Je me fais dépister :

C’est une excellente manière de dépister de manière précoce une IST
Il concerne non seulement les personnes ayant de multiples partenaires mais également les personnes qui souhaitent arrêter le port du préservatif avec un partenaire régulier

J’informe mon(ma)(mes) partenaire(s) :

Lorsque vous êtes infecté, il y a un risque que votre(vos) partenaire(s) le soi(en)t aussi : prévenez-les !

Il n’existe que deux vaccins contre les IST : le vaccin contre l’hépatite B et celui contre le papillomavirus humain.

Que faire si j’ai pris un risque ?

Au Luxembourg, plusieurs professionnels de santé se mobilisent et sont à votre écoute. En cas de prise de risque, vous pouvez contacter :

Votre médecin traitant
Le service national des maladies infectieuses du CHL
Un centre spécialisé comme le service HIV Berodung de la Croix Rouge et le Planning Familial

Les IST peuvent entraîner des conséquences graves pour votre santé si elles ne sont pas prises en charge à temps : pensez à vous protéger et à vous faire dépister !